vendredi 20 septembre 2013

Adriatlantique: J33 bis et J34 bis


"Amis,

Hélas, cette page n'aurait pas dû exister, mais elle me donne l'occasion d'un contact supplémentaire avec vous.
Je n'ai pas pu tenir le délai de 33 jours que je m'étais moi-même fixé. J'ai l'air chouette ! Il m'en aura fallu 34 et 2 ou 3 heures.
Au bout des 33 jours il me restait encore 57km à parcourir.
J'ai essayé, en dormant peu la nuit, voire pas du tout, de rattraper le retard accumulé progressivement dans les Alpes et le Jura. Mes jambes étaient d'accord, Raoul aussi, quoiqu'un peu grincheux des pneus, jusqu'à être complètement crevé à la sortie de Pont-Scorff.
Mais surtout, avec le manque de sommeil, les jambes ne reçoivent plus d'ordres : je vais quelquefois au fossé mais je ne chute pas. Je ne sais plus me diriger : je pars parfois sur des routes inconnues, je rebrousse chemin sans m'en apercevoir ou bien je reste planté longtemps au même endroit, debout mais endormi. Et même devenu rageur devant mes erreurs absurdes, je ne peux toujours pas me concentrer suffisamment longtemps sur la suite du parcours.
Mais celà a été l'occasion de retrouver beaucoup d'amis venus à ma rencontre et de faire la connaissance de Joachim de la MUDEM de Mahibouo.
Je décide donc d'une vraie pause à Quimper avant la dernière étape, par obligation et ne voyant plus aucun intérêt à arriver à Plogoff - La Pointe du Raz à une heure ou personne ou presque ne viendrait m'accueillir. M. Yvenou représentera la Mairie.
La derniére étape se fera presqu'entièrement sous la pluie, en 9 heures pour 57km. Négligeant de me couvrir, pour la première fois je serais trempé jusqu'aux os, ou tout au moins jusqu'au fond de culotte.
Mais quel bonheur d'arriver au sémaphore, main dans la main avec Joachim : nous étions 2 finalistes !
Citation ( Bernard Ollivier ) : L'euphorie de la marche peut s'apparenter à l'ivresse des grands fonds. Le bonheur d'aller est tel que l'on néglige les avertissements du corps.
Et maintenant, c'est fini ? Pas vraiment. Je vous proposerai les prochains jours et semaines d'autres documents : déroulement d'une journée type, liste du matériel utile, inutile, fabrication de Raoul... Photos et quelques autres citations restées dans mon escarcelle.
Au fait : on m'a souvent demandé de quel bois était la poignée de Raoul. C'est du rhododendron, choisi seulement pour la forme ergonomique de cette pièce. Le bois est aussi bien plus confortable et léger que le plastique ou le métal.
C'est tout pour aujourd'hui.


Lucien"

12 commentaires:

  1. Bravo encore LUCIEN, c'est avec impatience, que nous attendrons la suite du récit de ton formidable parcours. Le bonjour à Marie-Pierre. Bisous Marie-José

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    1. Merci Marie-José pour tes nombreux soutiens depuis vraiment de début, jusqu'à vraiment la fin.
      Bises / Lucien

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  2. D'abord, bravo Lucien.
    Sur la dernière photo, ne serais-tu pas en train de regarder la mer pour éventuellement, envisager une traversée, debout sur une planche - la Manche ou l'Atlantique ?
    Sinon, pour du plus stable, il vaudrait mieux, rester sur terre.
    Bravo encore.
    Bisous à toi et à Marie Pierre - à bientôt

    Hélène et François

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    1. Bonjour Hélène et François,
      Les grands espaces me font toujours rêver : la mer (dessus et dessous) , le désert, le ciel, la montagne. Sans doute parce qu'ils sont presque déserts et que je suis un solitaire. Et aussi pour ce qu'ils ont d'inaccessible : ils sont un défi.
      Mais, de là à les aborder, ce n'est pas souvent pour moi. Il ne suffit pas d'avoir des jambes, il faut aussi des bras, du temps, du matériel, une grande connaissance du milieu ... Etc.
      Je vais donc suivre votre conseil et rester sur terre dont on ne peut pas dire qu'on a vite fait le tour !
      Amicalement / Lucien

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  3. Bonjour à tous, de cette grande randonnée, il restera tout de même quelque chose, j'ai en cours de réalisation un grand livre, et peut-être un DVD. Salut l'Artiste, et Bravo.

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    1. Merci Jacques et Claudine pour vos nombreux encouragements et pour votre promptitude à proposer tous les services dont je pouvais avoir besoin. Même si parfois ce serait allé au-delà de mon auto-règlement d'auto-suffisance.
      Lucien

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  4. Je veux bien que tu expliques aussi comment tu as couru autant de distance chaque jour sans avoir de problèmes articulaires, musculaires ou alimentaires...Gwéno.

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    1. Salut Gwéno,
      Je n'ai pas d'explication fiables. Ce qui me fait penser que beaucoup pourraient le faire, mais ne le savent pas.
      Certains détails me sont peut-être quand-même favorables.
      - Je suis léger, ce qui limite l'impact choc sur les articulations
      - J'ai une foulée rasante: faible rotation des articulations. Ce sont les semelles qui payent la facture.
      - Je ne vais pas vite, je trotte, je marche,
      - J'ai de bonnes chaussures dans lesquelles je remplace les semelles pour de plus amortissantes,
      - J'ai une longue expérience,
      - J'ai essayé avec une alimentation tout à fait normale, d'avoir une alimentation équilibrée. Je n'ai pas toujours réussi, principalement parce que les magasins n'étaient pas toujours ouverts au moment de mon passage.
      - Aucune ampoule : j'avais poutant prévu éosine et seringue pour l'injecter. J'utilise des chaussures d'une pointure au dessus de mon pied (elles étaient neuves) et des chaussettes déjà rodées, de pointure inférieure à ma taille,
      - Les ongles ne sont pas coupés au carré comme souvent préconisé mais à ras 8 jours avant le départ.

      Donc aucun vrai secret, tout au plus un concours de circonstances favorables.

      Voilà, maintenant c'est à toi de jouer.
      Lucien

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  5. Salut Lucien! Parcourir 1833 km dans le temps prévu à un jour près relève d'un exploit dont il faut être fier. Tu n'as donc pas de scrupule à te faire et racontes nous plutôt les péripéties de cette randonnée.
    Bravo encore une fois.

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    1. Bonjour Alexandre,
      En fait j'avais imaginé 30 jours, mais ne connaissant pas la montagne, Alpes et Jura, je savais que celà pouvait être plus long. C'est donc sur la marge d'erreur, 4 jours au lieu de 3, que je me suis un peu trompé. Mais effectivement tout le monde me dit que celà n'a pas d'importance. Ce sera confirmé si je m'y remet un jour, sur le même parcours. Je crois aussi que la contrainte médiatique a été dévoreuse de temps. Et aussi que j'ai fait trop de tourisme photo. Et beaucoup d'erreurs de parcours et de gestion du sommeil.
      Autant de raisons qui me donnent envie de recommencer.
      Mais je ne perds pas de vue que mon but n'était pas seulement sportif. Il s'agissait de collecter des fonds pour favoriser l'éducation des enfants de Mahibouo. Ces enfants sont aussi des enfants du monde et sont l'avenir de l'humanité. Je souhaite qu'ils puissent grandir et vivre bien où ils voudront.
      Lucien

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  6. Nous restons sans voix devant un tel exploit et nous attendrons avec impatience d'en savoir un peu plus sur le déroulement d'une journée type. On est bien loin du confort qu'on peut avoir sur les "coursettes" horaires avec ravitos tous les km et salle chauffée pour les coups de pompes...
    On va tâcher d'y penser lorsqu'on aura des coups de moins bien...
    Encore Bravo.

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    1. Merci Pascale et Didier,
      Vous avez fait fort en commentaires et encouragements. Au point que j'ai décidé que je devais absolument vous revoir un jour. J'en ai eu aujourd'hui l'occasion en répondant OUI au sondage des 24h de Portet sur Garonne. J'espère que vous ne l'exclurez pas d'office parce-que ce sera les championnats de France, les 5 et 6 avril 2014.
      Mais quand-même, un 24 heures, c'est dur aussi. Y a pas de restos, pas de crèmes glacées, pas de bière, pas de patisserie ....
      À bientôt donc.
      Amitiés / Lucien

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